Mémoires de Monsieur le duc de S. Simon ou l’observateur véridique, sous le règne de Louis XIV, et sous les premières époques des Règnes suivans.
Londres et se trouve à Paris, chez Buisson et à Marseille, chez Jean Mossy Père et fils, 1788 ; 2 tomes in 12, demi-veau fauve et petits coins de velin ivoire, pièce de titre beige et de tomaison verte, faux nerfs dorés (reliure de l’époque) ; [4], 364 (i.e.464) ; 396 (i.e.388) ; (signatures : 2, A-T12, V4 ; A-Q12, R2.).
6 000.00€
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Edition originale fort rare de ces deux volumes (et non trois comme le supposait Tchemerzine par erreur), donnés par Soulavie ; il s’agit d’un choix chronologique assez judicieux puisque les principaux évènements ou les plus piquants sont ici présents. A l’époque de la mort de Saint-Simon, ses manuscrits dont l’inventaire fut dressé par un commissaire du Châtelet, furent saisis comme papiers d’Etat et transférés au ministère des Affaires étrangères. De la masse considérable de ces manuscrits (123 volumes et 162 portefeuilles), seuls les Mémoires furent accessibles à quelques personnes dont Voltaire, Duclos, Marmontel, ou Mme Du Deffant. Ces extraits qui sont considérés comme la première originale, furent les premiers à être livrés au public, suivis de compléments, toujours par Soulavie, en 1789 (4 T. in 8), puis tout ceci augmenté dans les Oeuvres Complètes en 1791 (13 vol. in 8) ; le texte authentique et complet de Saint-Simon, donc en grande partie original n’a paru qu’en 1829-1830 (chez Sautelet, 21 vol.). Pendant une longue partie de sa vie, Saint-Simon avait pris l’habitude, chaque soir, de noter tout ce qu’il avait vu, appris, ou deviné ou qu’on lui avait rapporté sur toutes les personnes et les évènements ou les situations, même les plus anodins, il se constitua ainsi une immense quantité de liasses de notes, qu’il entreprit de mettre en ordre après avoir quitté la cour, qu’il avait fréquenté presque toute sa vie, et de donner une rédaction définitive à tout ceci pendant les dix dernières années de sa vie ; le résultat, est un des monuments les plus curieux de notre littérature. Sous la plume de Saint-Simon, tout s’anime : les visages dont il dresse des portraits fascinants, les situations, les sentiments, les affaires, les évènements, les rapports humains dans leur complexité car le génie de cet écrivain qui aura consacré la plus grande partie de sa vie à espionner secrètement ses contemporains, c’est de nous faire revivre toute la fin du règne de Louis XIV et toute la Régence, ainsi que le tout début du règne de Louis XV, comme si nous étions nous-mêmes à la cour. Saint-Simon est à la fois un peintre de grand talent et un observateur profond qui nous livre les clés de ce monde qu’il a observé et compris malgré ses propres partis-pris, emportements et jalousies, bref, il nous fait vivre avec un luxe sans précédent de détails, à la cour de Versailles. Et même si ça et là quelques phrases ne sont pas tout à fait correctes, l’ensemble n’en constitue pas moins un chef d’oeuvre dont le succès est tout à fait mérité. (En Français dans le texte N°146).
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