Missale Tolosanum Illustrissimi et reverendissimi in Christo patris D.D. Pauli Theresiae Davidis D’Astros achiepiscopi Tolosani et Narbonensis. Galliarum Primatis. Auctoritate An Generabitis ejusdem ecclesiae capitoli consensu. Denuo typis Mandatum. (Armes) Ad majorem S. Vordis A.D. Jesu Christi Gloriam.
Ensemble de 40 feuilles de parchemin blanc coquille d’œuf, de grand format (27,5 x 40 cm), très richement enluminées, recto-verso, constituant un missel festif unique ; les emplacements de texte sont libres (sauf une feuille comportant le texte manuscrit).Les enluminures, de grande taille, sont gouachées de couleurs vives et denses faisant appel à une large palette, or et argent y sont également très présents. Inspiré des manuscrits enluminés du Moyen-Âge, l’artiste anonyme a représenté tous les symboles et emblèmes de la religion, bien sûr, mais fait aussi appel très largement au bestiaire fabuleux d’origine païenne tels le dragon à huit pattes ou ailé, les serpents à tête de rapace, quantité d’oiseaux mythiques, monstres, tout cela dans un riche décor floral plus ou moins stylisé. Travail réalisé vers la fin de la première moitié du XIXe siècle.
6 300.00€
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Ce missel inachevé avait été commandé par Paul-Thérèse-David D’Astros (1772-1851), archevêque de Toulouse, probablement quelque temps avant son décès et avant qu’il soit nommé cardinal (1850). Neveu de Portalis par sa mère, D’Astros eut à souffrir de la Révolution ; privé de son bénéfice, il fut chassé, ainsi que sa famille, de Touves (diocèse de Fréjus), sa ville natale. Ordonné prêtre en 1797, il entra au cabinet de Portalis, conseiller d’Etat chargé des négociations concernant le Concordat ; puis nommé à la commission chargée de rédiger le catéchisme de l’Empire. Promu vicaire capitulaire de Paris, ses démêlées avec Napoléon furent vives. Napoléon nomma, sans l’approbation de Rome, un nouvel archevêque de Paris : le cardinal Fesch d’abord, qui fut récusé, le cardinal Maury ensuite, qui plaisait encore moins à Rome. D’Astros prit publiquement la défense de Rome contre Napoléon et Maury. Napoléon le fit arrêter par Savary le 31 décembre 1810 ; mis au secret, il fut emprisonné à Saumur. Le retour des Bourbons lui rendit sa liberté et il reprit son poste à Paris. Le retour de Napoléon l’obligea à s’enfuir, d’abord à Gand, puis à Chesea. Après la chute de l’Empire, il fut vénéré comme une victime du régime impérial. En 1817, le nouveau Concordat porte le nombre des évêques de 50 à 92 ; D’Astros se voit nommé évêque d’Orange, puis de Saint Flour, poste qu’il échange avec celui de Bayonne. Le 12 août 1820, il est sacré à N.D. de Paris par Mgr de Quelen. Très actif, administrateur de talent, D’Astros est nommé en 1830 à l’archevêché de Toulouse. C’est pendant cette période qu’il va mener une rude bataille contre Lamennais, militer fermement pour la liberté de l’enseignement et prendre la défense des Jésuites. Nommé cardinal le 30 septembre 1850, il devait mourir un an plus tard.
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