Procès criminel de Pierre de Rohan, Mareschal de Gié en 1504.
Très fort in-folio de [1] titre, 883 ff., le dernier blanc, d’une même écriture ; velin de réemploi, feuillet d’antiphonaire à lignes rouges teinté de brun, pièce de titre de maroquin rouge : Proces. criminelle du - M/de/Gié., tranches rouges. Ex-libris gravé blasonné de Denis, François Secousse (1691-1754), avocat au Parlement en 1710, puis s’oriente vers les recherches historiques, passion qui le conduit à l’Académie des inscriptions et belles lettres en 1742 ; D’Aguesseau l’a chargé de continuer la publication des “Ordonnances des rois de France” commencée par Ensèlme de Laurière ; il va en publier 7 volumes, sans finir la tâche, puis dresse une chronologie des chartes, c’est probablement pendant cette période, qu’il va retranscrire ou faire retranscrire les pièces de ce procès, qui, selon ce que nous savons, n’ont jamais été publiées. Copie, probablement unique ?, des pièces du procès que nous allons présenter.
12 000.00€
Frais d'expédition et d'assurance inclus pour tout envoi en France Métropolitaine, sauf mention contraire.
Pierre de Rohan, dit de Gié, maréchal de France, né en Bretagne vers 1450 et mort en 1513 ; il est devenu un des hommes de toute confiance de Louis XI, il participe aux sièges de Lectoure et de Perpignan en 1473 ; en 1474, il est ambassadeur chargé de ratifier la paix par le duc de Bretagne François II, il est récompensé par Louis XI qui le fait chevalier de l’Ordre de Saint-Michel puis maréchal de France en 1476 ; il est ensuite convié par le Roi à la signature du Traité de Senlis, qui rétablit la paix avec la Bretagne. En 1479, le roi lui confie la direction de la campagne de Flandre, avec 800 hommes il reprend toutes les places que Maximilien d’Autriche nous avait ravies. Lorsque Louis XI exécute son testament politique au château d’Ambroise il est au troisième rang des conseillers du roi qui le signent. Il assiste au sacre de Charles VIII, en 1484 et porte l’épée royale ; le nouveau roi lui confie la garde des frontières de Picardie, en 1489, il est lieutenant général de Guyenne et en 1491 de Bretagne. Il accompagne Charles VIII à Naples en 1494 et il est commandant de l’avant garde à la bataille de Fornoue le 6 juillet 1495 au cours de laquelle le chevalier Bayart va s’illustrer ; c’est lui qui dirige les secours à Louis XII, duc d’Orléans, assiégé dans Novare et le délivre ; il devient chef du conseil du Roi. A la suite de l’union de Louis XII avec Anne de Bretagne, il est chargé, par le roi, de l’éducation de l’héritier de la couronne (futur François Ier). En 1504, le roi tombe gravement malade et Anne de Bretagne, le croyant perdu, dirige ses effets et biens les plus précieux sur Nantes, dont la souveraineté doit lui revenir. Le maréchal de Gié fait arrêter les bateaux qui les transportent, ce qui a provoqué chez la reine une haine violente et virulente à son égard. Elle exige, dès le rétablissement du roi, le renvoi du maréchal devant le parlement de Toulouse, pour crime de lèse-majesté. Les juges se trouvèrent dans un grand embarras. Après plusieurs semaines de procès, le parlement de Toulouse ne retient pas l’accusation de lèse-majesté et Gié n’est condamné qu’à une privation, pendant cinq ans, à la suspension de son titre de Maréchal de France et un bannissement de la Cour, de dix lieues ; en outre, le gouvernement et la garde du duc de Valois (François Ier), lui est retiré. Il se retire dans son château du Verger, entre Angers et La Flèche plein d’une peine que l’on imagine aisément. Anne de Bretagne, nous dit le président Hénault, le poursuivit toute sa vie et Louise de Savoie, qu’il aimait éperdument, et à l’instigation de laquelle il s’était, dit-on, compromis dans l’intérêt de son fils (François Ier), l’abandonna dans son malheur, il est mort peu après, âgé d’à peine soixante trois ans.Il est normal que Denis-François Secousse ait fait faire une copie personnelle du procès du maréchal de Gié ; avocat et historien versé dans les études d’archives, il était à même de faire un choix de documents pour donner un sens à la masse d’archives qu’un tel procès a du générer. Passionnante histoire du malheur qui a frappé un serviteur du Roi qui avait un sens aigu des intérêts de celui-ci et du Pays. Très beau manuscrit, bien lisible et très probablement unique. Il est répertorié dans le “Catalogue des livres de la bibliothèque de M. Secousse, avocat au Parlement, de l’Académie Roïale des Inscriptions et Belles Lettres, dont la vente sera indiquée par Affiches”, par Barrois, libraire à Nevers, en 1755, sous le N°6193. Mors fendu, simplement, sans autre dégât. Exceptionnel !
En stock